28.3.12

Il a quelque chose de Van Damme

Ce qui suit est un article que j'ai écrit il y a deux ans bien tassés et qui pour des raisons insoupçonnables ne voulait pas se laisser déménager, donc je le reposte et prochain article c'est la suite, c'est a dire l'état des lieux deux ans plus tard et l'anglais de notre junior... voire un peu le mien aussi.


Et oui, ce que nous redoutions depuis quelques temps est en train d'arriver.. petit flash back pour vous permettre de mieux comprendre, il y a bientôt un an notre fiston, alors âgé de 2ans et demi commençait sa vie en communauté de ce côté ci de l'atlantique, et il lui manquait alors un atout de poids... il était alors totalement incapable de parler avec les autres enfants, donc il a commencé par être expert dans la communication non verbale mais au combien claire: il grognait, s'énervait poussait des cris de monstres au playground, voire des rugissements, se débrouillait avec ses sourires enjôleurs, ses pouces, et toute la panoplie de tirages de manche de pantalon et tout ce qui s'ensuit pour parvenir à ses fins. A cette époque je me souviens que chaque matin j'étais bien inquiète en le laissant, en me demandant si il lui arrivait quelque chose, est ce que quelqu'un parviendrait à comprendre ce qu'il aurait besoin de dire.. et dans notre grande chance il a commencé par avoir une petite traductrice franco japonaise de 3 ans, qui l'a pris sous son aile (alors qu'il faisait une tête de plus qu'elle ), lui expliquait tout et le chouchoutait, une vraie petite mère poule pour lui.. et puis cette petite fille a déménagé pour le Japon.. catastrophe! Non parce que ces deux mois avaient été suffisants pour qu'il acquière l'arsenal de base pour se faire comprendre, et surtout il a retrouvé une autre petite française, ces deux là s'entendaient comme deux larrons en foire.. donc Timothée a continué son apprentissage toujours dans un contexte 100% anglophone mais quand même un peu "bébéphone" aussi.


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Cet été nous sommes rentrés en France faire le tour de la famille, et là nous avons pu nous rendre compte déjà du chemin qu'il avait fait  puisque pour la première fois il a été capable de nous dire le mot chien en anglais ça se dit dog, ce qui signifiait non seulement qu'il avait bien acquis chacun des deux langages mais également été capable d'établir une correspondance entre les deux, c'est aussi à cette période que nous avons vu qu'il ne s'adressait jamais dans la mauvaise langue aux personnes sauf, quand il a compris que chanter ou raconter une comptine en anglais devant sa famille française ça faisait beaucoup d'effet.

En Septembre, donc au bout de 6 mois de cette immersion, étant un peu plus grand il est passé dans une section avec des enfants plus âgés que lui, ne parlant plus du tout "bébé", tous anglophones et les progrès ont été spectaculaires, au point qu'on m'a demandé de plus en plus régulièrement s'il parlait autre chose que l'anglais quand les gens l'entendaient parler en anglais puis s'adresser à moi en français. Et maintenant nous avons un petit gars de 3 ans et demi, qui parle très bien français et très bien anglais aussi, avec un accent américain à provoquer une crise d'apoplexie  à tous les professeurs d'anglais en France, toujours si prompts à nous inculquer le "bon" accent Oxfordien.. donc malgré quelques inconvénients (comme le fait que son père et moi ne puissions plus échanger en anglais quand on voulait se dire des choses ne devant pas être comprises, parce que maintenant il comprend vraiment tout tout tout.. ce qui a fait place a une sorte de langue des signes matinée de verlan.. mais je crains que ça ne tienne pas bien longtemps non plus) tout ça se passe très bien. Le petit problème que nous commençons à avoir, c'est qu'il apprend en anglais dans la journée, donc des tas de mots de base lui viennent naturellement en anglais, et ça donne des phrases à la Van Damme comme à propos des pépins présents dans la pomme

les mots en italique et en rose sont a lire avec un très fort accent américain.

- et si on plante la seed, ça grow et ça donne un tree ? (j'ose même pas imaginer quand nous aurons LA conversation sur les bébés...)

ou bien

non je ne veux pas de pomme, I want a banana

donc à ça on lui répond que soit il fait tout en anglais soit tout en français mais là, ça ne fonctionne pas.. on a l'impression de vivre avec Jean Claude Van Damme, et c'est super dur de ne pas éclater de rire au milieu de la conversation même quand il dit une énorme bêtise.

Bon alors, nous ne sommes vraiment pas trop compliqués avec lui, quand il nous parle en anglais on continue en anglais, et idem en français, mais il y a encore certaines petites choses qu'il n'a pas assimilées.
Il se plaignait il y a quelques jours d'une chose qu'il n'arrivait pas à faire à l'école, et je lui dis il faut que tu demandes à ta maîtresse de t'aider, tu lui répèteras ce que tu viens de me dire. Et ce petit bonhomme me regarde effaré, à moitié rigolant, interloqué, et il me répond "Mais maman, enfin, tu sais bien que les teachers, elles parlent pas français!" Ah oui forcément, vu comme ça..

Petite cerise sur le gâteau, nous avons maintenant une ressource supplémentaire de vocabulaire, quand je demande comment on dit ça.. ce qui a priori ne s'adressait pas vraiment à lui, il nous répond de plus en plus souvent ou alors il nous gratifie de leçons de prononciation sur certains mots comme chimney   


2 commentaires:

  1. Disons que nous les grands parlons pas mal en franglais, il me parait normal que les petits le fassent aussi :). Vous faites comment pour l'écrit, grammaire etc? L'anglais est plus accessible, plus pragmatique que le français.

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  2. Oh, comme c'est intéressant de connaître l'évolution de ton garçon dans l'apprentissage de «ses» deux langues.

    Si jamais cela t'intéresse, ma jeune fille de 17 ans pourrait faire du babysitting en août, et ce, comme fille au pair. Elle est entièrement disponible, fiable et de belle éducation. Son français est joli avec de accents québécois. ;-)

    Au plaisir, Clara!

    Anne
    Ville de Québec

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