Ellis island fait partie des figures "imposées" du circuit touristique classique à New York, tout comme la vue du haut d'un gratte ciel, Times square, la statue de la liberté, le MET... Du coup, ça fait longtemps que je voulais y aller. La conjonction d'un ciel bleu et de visites de la famille m'ont donné le déclic pour franchir le pas. Car autant la plupart des visites se font vite et facilement à NY, sont ultra-organisées, autant la file d'attente pour les ferry pour la Statue de la liberté ou Ellis Island peut s'avérer réellement décourageante.
heureusement pendant l'attente la vue est agréable
hommage aux marins marchands
marchands de souvenirs, montreurs de serpents, roulottes avec des boissons fraîches ou des glaces, "troubadours", tout le monde essaie de tirer profit des potentiels clients captifs de la file d'attente
Donc direction le Clinton castle à la pointe sud de Manhattan pour prendre les billets et surtout commencer l'interminable file d'attente pour la sécurité avant de monter sur le bateau (1h30 quand même le jour où nous y étions). Donc vouloir profiter d'un ciel radieux n'est pas forcément une excellente idée vu que tout le monde fait le même raisonnement que vous, de même il faut essayer d'éviter les jours de WE. Ensuite passage à la sécurité au moins aussi stricte que la douane: aucune arme évidemment , portique de détection de métaux, on enlève lunettes, ceintures, monnaie dans les poches.. et enfin le bateau. La traversée est rapide (moins de 10 minutes je pense) donc rien qui vaille d'aller faire la sardine sur le toit où tout le monde veut être alors qu'on peut prendre de très belles photos depuis les étages inférieurs et avec beaucoup moins de monde. Enfin passons, les bateaux desservent en premier la statue de la liberté (vous descendez ou non du bateau), reprennent les visiteurs en partance puis escale à Ellis Island avant retour à Manhattan.
Et ensuite la visite commence, le plus simple je pense est de prendre les visites avec audio guide (possible dès l'achat des tickets de bateau) .. qui permet pour une fois de se laisser porter dans sa langue natale, ça fait du bien croyez moi. Le bâtiment ressemble aux hôpitaux de la même époque (la station d'immigration a ouvert en 1892 et fermé en 1954), y arrivaient ceux qui voulaient immigrer aux États Unis, mais le traitement réservé était relativement différent selon votre origine sociale.. La plupart des passagers de 1ère et 2ème classe s'en sortaient avec quelques questions et une inspection sanitaire rapide, ceux de la troisième classe devaient prouver leur bonne santé mentale, physique et également montrer qu'ils ne seraient pas une charge pour leur nouveau pays... Toujours est il que 12 millions de personnes ont transité par ce lieu, en provenance des quatre coins du monde, l'immense majorité a continué son chemin aux USA, mais certains d'entre eux y sont décédés ou ont du faire demi-tour, ne satisfaisant pas aux normes acceptables pour rentrer sur le territoire américain. Certains n'y ont passé que quelques jours, d'autres de longs mois...
l'arrivée a Ellis Island
des monceaux de malles et bagages, témoins de l'arrivée de ceux qui quittaient tout pour accéder à l'american dream
la grande salle de "triage"
un exemple de manifeste, document obligatoire pour chaque bateau qui récapitule les passagers, noms, ancienne profession, ville d'origine, ville de destination, âge...
une carte d'inspection preuve de l'étape médicale passée
une salle d'audience
de l'argent du monde entier et donc un bureau de change
un des premiers geste: envoyer un télégramme pour rassurer ou informer
la boutique avec quelques exemples de prix, en plusieurs langues
Une photo de rue de New York dans les années 1900.. ça n'a pas tant changé que ça
avant/après : les femmes s'adaptent à la mode vestimentaire américaine
autour d'un cuisinier
un des heureux aspirants à la migration qui voit son rêve se réaliser
des recalées.. qui doivent repartir en sens inverse, et parfois sans les autres membres de la famille qui eux resteront aux USA car ils ont réussi l'épreuve
et des recalés.. retour case départ
seule trace parfois de leur passage des graffitis en langues du monde entier
ou des dessins
En dehors de la visite en elle même, il y a la possibilité de consulter les archives de l'immigration, et une session de 30 minutes vous est allouée moyennant 5$. C'est comme ça que j'ai découvert une Anna K. (même nom de famille que moi), 30 ans, suisse, arrivée le 24 Novembre 1911, en provenance de Liverpool à bord du Lusitania (paquebot de la Cunard tristement célèbre pour avoir été coulé en 1915 par un sous marin allemand).. Il est possible de faire ces recherches depuis chez vous grâce au site internet, profitez en c'est gratuit; peut être que vous y retrouverez un oncle d'amérique!
Également pour continuer sur ce sujet, "Ellis Island" de Georges Pérec .
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