18.10.09

One year later

Ça y est, ça fait un an que nous avons déménagé, quitté la France, et la chose la plus frappante est sûrement la vitesse a laquelle les choses s'enchaînent, nous donnant l'impression que ça ne fait que 5/6 mois que nous sommes arrivés. Mais bon, avec un peu de recul, on voit aussi le chemin parcouru par chacun de nous trois..
Mister T, ne rentre plus totalement lessivé d'avoir du s'exprimer en anglais toute la journée comme c'était le cas au début.
Timothée a cessé de m'asticoter dès que je parle en anglais car il n'a plus besoin de traduction simultanée comme c'était le cas au début, voire même il s'amuse à nous parler en anglais, au beau milieu d'une conversation entre nous, il se passe quelque chose qui le fait switcher de langue, nous n'avons pas encore bien identifié les causes sinon probablement que ce qu'il apprend de la vie courante au daycare se trouve "recraché" en anglais également. Il arrive parfois qu'il tienne des conversations avec des (vrais) américains, je ne sais pas exactement dans quelle mesure ils le comprennent, si ils doivent redoubler d'efforts pour le comprendre ou si c'est limpide, mais c'est relativement efficace, ce qui ne trompe pas, c'est quand on le voit interagir avec d'autres enfants, et chose assez drôle, maintenant on me demande régulièrement si il parle une "autre langue " (sous entendu que l'anglais).
Bon évidemment, il y a quelques collisions entre les deux langues assez régulièrement, comme une pomme qui devient pour lui une apomme (apple + pomme), ou dans le cas de mots proches comme montagne et mountain ça devient, "alors dans la mountain"; le pompon c'est quand il se met a conjuguer des verbes anglais avec des terminaisons françaises ... De temps en temps, il inverse la place des mots dans la phrase en français. Bien évidemment je le soupçonne de faire pareil dans l'autre sens, mais c'est plus difficile pour moi de m'en rendre compte. En tout cas cet âge de deux ans et demi semble idéal pour l'apprentissage d'une nouvelle langue, la première étant déjà bien acquise, la deuxième se fait a grande vitesse. Ce qui nous fait tout bizarre a nous, ses parents, c'est sa maîtrise impeccable des petits mots genre this ou that, overthere, le truc qui fait que même si ça fait 20 ans qu'on parle anglais, ben lui il n'a jamais eu besoin d'y réfléchir.. puis évidemment, il comprend les paroles des chansons, alors que moi je ne les avais jamais écoutées jusqu'à cette année!

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Bon quand à moi, côté anglais, ça va plutôt pas trop mal, on me demande toujours assez vite d'où je suis, mais les gens hésitent plus entre Allemagne, Suède, Norvège  alors qu'auparavant j'étais étiquetée "French!" immédiatement. Bon par contre, je trouve ça terriblement frustrant de perdre cette agilité acquise de longue peine dans sa langue natale, qui permet la nuance, la subtilité, l'humour, de pouvoir se faire comprendre sans  avoir besoin d'expliciter  tout en étant  absolument certain que son interlocuteur aura saisi...  tout ce qui permet de dépasser le premier degré, petit à petit ça vient, je dois dire que d'avoir un enfant oblige à renouveler son vocabulaire entre les questions et les situations auxquelles nous sommes confrontées. Cette non-parfaite maîtrise rend également périlleuse certaine situations, comme les conversations avec  des gens que vous connaissez trop pour qu'ils soient distants mais pas assez pour pouvoir être familier, et évidemment l'absence de différenciation entre le tu et le vous n'arrange rien. Côté compréhension, plus de soucis en règle générale, plus besoin de sous titrages, je comprends la radio même à moitié réveillée,  il m'arrive de rêver en anglais,  je saisis les bribes de conversations quand je double des gens dans la rue .. enfin si j'en ai envie, parce que le grand plaisir quand ce n'est pas notre langue natale, c'est quand même d'arriver à en faire abstraction assez facilement. Mon seul ennemi reste le téléphone, ou la plupart du temps ça se passe bien, mais je me souviens de conversations pour prises de commandes avec un restaurant chinois par exemple dont l'écoute aurait pu être d'un grand comique pour un américain, donc autant que je peux, je préfère passer par les email et textos ce qui me permet de mieux maîtriser le contenu.

Dernière petite chose, ma grande trouille, c'est de mélanger des mots très proches mais au sens très éloignés voire archi vulgaires...  forcément ça m'arrivera bien un jour si ça ne s'est pas déjà produit..

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