Voilà, pour en savoir un peu plus sur les coulisses de ce blog! Merci à BlogExpat.com
Je m'appelle Clara, j'ai 35 ans, je suis franco suisse, maman d’un petit garçon, et j'habite "New York, New York" depuis presque 5 ans, après avoir grandi à Paris et habité quelques années en Normandie.
1. Pourquoi êtes-vous partis à l'étranger ?
Mon mari a eu cette proposition, notre fils avait a peine 2 ans, et on s'est dit "pourquoi pas?"
2. Comment vivez-vous ?
Je travaille, dans une société qui fait de l'import d'épicerie française et qui revend à travers tous les USA en gros ou au détail. J'ai toujours travaillé de loin ou de près dans l'industrie agroalimentaire et je suis toujours aussi surprise de voir a quel point les français tombent tous d'accord sur le terrain de la nourriture, qui s'impose toujours très vite dans les conversations entre parfaits inconnus français quand ils se retrouvent a l'étranger. C’est au début assez effrayant de commencer à travailler dans une autre langue surtout avec une clientèle en face dont on ne sait pas bien comment elle va réagir mais c’est extrêmement enrichissant, en mon anglais a fait des progrès considérables en grande partie grâce à cela.
3. Est-ce que vous appelez souvent votre pays d'origine, et comment ?
Non je n'appelle pas souvent, je préfère de loin les emails. Généralement j'utilise Skype surtout depuis que je l'ai installe sur mon téléphone, le décalage horaire de 6 heures rend les choses un peu compliquées avec cette impression de décalage permanent et pas seulement pour l'heure.
4. Quelle est la chose que vous préférez en tant qu'expat à New York?
Probablement cette sensation de liberté de tout: de pensée, de s'habiller, d'horaires, de parler sa langue natale ou anglais avec un accent sans que personne ne s'en étonne. En gros ce multiculturalisme plutôt paisible sans nécessairement d'assimilation mais beaucoup de tolérance.
5. Quelle est la pire des choses pour un expat à New York?
Pour moi en tout cas, c'est de savoir que je dépends d'un visa de travail de quelqu'un d'autre –mon mari en l’occurrence- et que cette situation peut m'obliger à tout quitter sans aucun recours en 15 jours si pour une raison X ou Y ce visa n'est plus valable (licenciement, problèmes entre les pays, accident grave ou décès....) C'est une sorte d'épée de Damoclès que je trouve extrêmement pesante.
6. Qu'est ce qui vous manque le plus ?
A part la famille et les amis proches, pas grand chose en fait a part peut être les petits commerces artisanaux en France et cette sensation que des pendant déjà des centaines d'années des gens sont passes la ou vous êtes dans une rue par exemple, et en général tout ce patrimoine historique que l’on finit par ne même plus voir ou apprécier tant que l'on n’en est pas prive.
7. Qu'avez vous fait pour rencontrer du monde et vous intégrer dans votre
nouvelle vie ?
J'imagine que mon blog « d’une pomme a l’autre » rentre dans cette catégorie, il m'a amené a rencontrer beaucoup de monde essentiellement français mais aussi a ouvrir les yeux sur ce qui se trouvait autour de moi, en quelques sortes en me fournissant un prétexte -dont je n'ai pas vraiment besoin en fait parce que je suis quand même assez curieuse- pour m'intéresser de plus près a cette autre culture dans laquelle je suis immergée. Au lieu d'y voir une contrainte, j'essaie de mettre en valeur ce qui est différent, et de le partager et de fait, cela m'amène à engager la conversation avec des gens totalement inconnus. Puis on a aussi démarré un « Aperoblog NY » sur le même principe que celui de Londres qui permet de rencontrer les autres blogueurs francophones et les lecteurs s'ils le souhaitent ou les visiteurs de passage, bref, pas le temps de s'ennuyer pour moi!
8. Quelle est l'habitude que vous trouvez la plus étrange dans votre culture d'adoption ?
Probablement cette habitude que la quantité prime toujours sur la qualité ou en tout cas pour une bonne partie de la population. Donc quand une marque veut frapper les esprits elle va faire deux fois plus grand, ou pour montrer qu’on a réussi on a une maison dix fois plus grande.. ainsi de suite.
9. Qu'est-ce qui est un mythe sur votre pays d'adoption ?
Mythe, je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est que je trouve l’image perçue des USA en France est à des années lumières de ce que je perçois ici, avec le temps j’en viens à penser que c’est parce que la plupart des articles et analyses sont faites par des gens qui ne connaissent pas assez bien ce pays, probablement parce qu’ils n’y vivent pas ou n’y sont pas restés suffisamment longtemps. Ils interprètent la plupart des choses lues ou vues a travers leur filtre franco français qui est totalement inadapté : même si les américains physiquement nous ressemblent, il y a un fossé culturel extrêmement important. Bien plus qu’avec n’importe quel autre pays d’Europe par exemple je trouve.
10. Quel avis donneriez-vous aux autres expatriés ?
Probablement de ne pas sous estimer l’énorme différence culturelle entre la France ou les autres pays d’Europe et les USA.. parce que cela s’infiltre dans absolument tout au quotidien. D’autre part, de saisir les opportunités de faire de nouvelles rencontres car ici le réseau est, me semble t’il, l’outil le plus puissant pour se faire des nouveaux amis américains ou non, trouver un travail ou juste se tirer des mauvaises passes.. donc ne pas rester isolé en attendant que ça passe tout seul.
11. Quand et pourquoi avez vous débuté votre blog ?
Je l’ai commencé exactement un mois avant notre décollage/déménagement pour New York, je crois qu’après une longue et insupportable attente où la vie est en suspens pour de la paperasse –depuis Avril jusqu’ Octobre dans notre cas- j’avais besoin de pouvoir me préparer psychologiquement a ce grand chamboulement sans pour autant être déracinée, et ce blog tient pour moi ce rôle de fil conducteur dans ma vie. C’était même mon idée première, de pouvoir faire partager les petites choses du quotidien à nos familles et amis autrement qu’au téléphone.. chose que je n’aime pas trop faire.
D’autre part, je me dis toujours qu’un jour je l’imprimerai intégralement et le donnerai à lire à mon fils quand il en aura l’âge pour qu’il ait une sorte de mémoire « non retouchée » de ces années, donc je n’écris généralement rien que je ne pense pas qu’il ne soit pas un jour en mesure de pouvoir lire, ni qui ne soit trop personnel pour respecter sa vie privée et notre sécurité.
12. Quels bénéfices avez vous trouvé au travers de votre blog ?
Inestimables à mes yeux, tout d’abord il m’a aidé à rencontrer d’autres gens, il me permet de garder une trace de ces années, et en relisant des anciens billets je me rends compte à quel point mon point de vue sur certaines choses ou mon étonnement a changé, mais là j’en ai une trace.
Evidemment il m’a permis de rencontrer plein de gens de milieux et d’âges tres différents, des ami(e)s dont certain(e)s sont devenu(e)s très proches. A ce propos, l’immense richesse d’un blog est de toucher des personnes très différentes et en même temps de faire un peu le tri, j’ai en général beaucoup d’affinités avec les gens qui me lisent depuis longtemps sans pour autant qu’on soit semblables. D’ailleurs, j’ai pas l’intention/ la prétention de plaire à tout le monde, et j’ai appris beaucoup aussi grâce à ça en particulier de ne jamais faire quelque chose en espérant une certaine réaction, c’esthautement imprévisible et je fais tout en suivant mes gouts personnels, donc à défaut de plaire aux autres, généralement ça m’a plu de le faire a minima. J’ai d’ailleurs très envie de traduire le blog en anglais pour ouvrir le lectorat aux « locaux ».
D’autre part, j’ai redécouvert le plaisir de la photo que j’avais un peu oublié, qui a pris une certaine importance dans ma vie, et j’ai de plus en plus souvent des opportunités qui y sont liées, ce blog est pour moi une sorte de carte de visite/ticket pour de nouvelles aventures. Je termine en ce moment la rédaction d’un guide de voyage, chose qui est à 100% due à ce blog…
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"ce patrimoine historique que l’on finit par ne même plus voir ou apprécier tant que l'on n’en est pas prive": trop d'accord avec ça! il faut en profiter tant qu'on peut parce qu'après, il nous manque cruellement! très chouette interview!
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est étrange, cette manie qu'ont les français de toujours parler nourriture. Ici aussi, quand je rencontre des français expatriés ou en visite, c'est la même chose...
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